« Le Pessimiste se plaint du vent,
l’optimiste espère qu’il va changer,
le réaliste ajuste ses voiles. »
– William Arthur Ward –
POM III au mouillage dans la marina de Horta face à l’ile Pico
Durant la période cyclonique qui se situe du 1 juin au 30 octobre, les assurances ne nous autorisent pas à rester dans la zone des Caraïbes entre le parallèle 8 et 22. Nous devons donc quitter cette zone si nous souhaitons continuer à être assuré….
Plusieurs choix s’offre à nous : les USA, le Sud sud des Caraibes ou la l’Europe.
Durant nos 2 années de navigation sur Pom III, nous avons à aucun moment regretté le choix de notre bateau. Cependant, un besoin d’autonomie en énergie plus importante se fait sentir.
Nous avons à bord un groupe électrogène Panda de 8000 watts et durant nos navigations un hydrogénérateur qui fournit en moyenne 200 watts.
La décision est prise; nous retournons à la Grande Motte afin de faire installer par le chantier OUTREMER des panneaux solaires dernières génération.
De ce fait nous quittons la zone Cyclonique et en profiterons durant cette période pour rendre visite à la famille et aux Amis.
Le départ est un peu compliqué au vue de la situation mondiale du au Covid. Nous ne savons pas si nous aurons l’autorisation de transater.
Fin avril nous rentrons de 5 semaines de confinements à Antigua dans la baie de Green Island.
Arrivée à Saint Martin, dans la baie de Cul de Sac et de Marigot de nombreux bateaux sont aux mouillages en attendant l’ouverture de la navigation.
Domi a décidé que de toutes les manières nous n’avions pas le choix et qu’il fallait transater.
La date est fixée nous partirons entre le 5 et le 15 mai pour la Grande Motte
Après notre clearance de départ auprès du port de Galisbay, nous attendons les consignes de notre routeur, Michel Meulnet.
Le départ est fixé au mercredi 6 mai 2020.
Nous partirons à 4 :
Domi le capitaine
Nicolas Ramis équipier et papa le Léo notre neveu – Excellent navigateur et cuisinier
Bernard Sillem ami et voisin – Très bon marin et surtout un compteur hors pair
Et moi
Et bien sur les indispensables :
Kojak le Genaker
Henri le Spi
Polo le COde O
Zezette la Trinquette
Benoit le Genois
Elliot le Pilote
et Pedro l’hydrogénérateur
J’ai pris l’habitude durant mes traversées de faire parler nos équipiers bien souvent des amis.
A tour de role, nous vous conterons nos journées.
Je vous souhaite de prendre du plaisir à la lecture de cette traversée qui sera une première pour moi et pour Nico.
1er JOUR
MAPIE
Mercredi 6 mai 2020
5h30 tout le monde est sur le pont du bateau.
Nous décidons de lever l’ancre et de prendre notre petit déjeuner en mer.
Chacun s’attèle à sa tache :
Domi à l’informatique
Nico et Bernard montent la trinquette
Et moi, je déhousse tous les instruments et vérifie que tout est bien à sa place.
J’ai le cœur serré de quitter ma famille et mes amis si chers en plein confinement mais tellement heureuse de pouvoir réaliser cette traversée que je n’avais pas pu faire en 1990.
Départ depuis la baie de Cul de Sac
Installation de Pedro l’hydrogénérateur
Bamboo aux jumelles qui nous regarde partir depuis la maison de Papillon et Mamillon
6H59 nous larguons nos amarres et jetons un dernier coup d’œil en direction de la baie de Cul de Sac où réside nos enfants et nos amis.
Direction Tintamarre ou nous hissons la Grand Voile et les garçons en profitent pour remettre le 3° ris que Domi avait enlevé durant nos navigations sur les Antilles.
Nico et Bernard : une belle complicité
Oups les garçons se rendent compte que le 3° ris n’est pas passé du bon côté alors ils recommencent la manœuvre pendant que je suis à la barre.
Remise en place du 3° riz face à l’ile de Tintamarre
Tout est Ok nous mettons le cap sur Scrub Island. Le vent forci, 28 noeuds en vent apparent, Domi décide de prendre un ris. Petit empannage (raté ….et oui il faut reprendre les bonnes habitudes après 10 jours au mouillage) et nous passons Scrub sous trinquette avec un ris dans la GV à 12 nœuds à 60° du vent apparent
Anguilla sur la gauche et Scrub Island sur la droite
Anguilla sur notre bâbord
Nous continuerons avec le genois et 1° ris GV
La nausée commence à me gagner…..
Je prépare quand même le repas épaulée par Nico.
L’équipage est heureux et le capitaine aux anges….A nous les Acores !
2er JOUR :
NICO
Jeudi 7 Mai 2020
Nous y sommes, en route vers l’aventure , l’équipage se porte bien le morale au beau fixe, le bateau file sous voile GV un ris et Génois, pendant les dernières 24 heures nous avons fait une bonne moyenne a un peu plus de 11 nœuds nautique soit une distance parcourue de plus ou moins 250 nautiques, pourvue que cela dure …
Nico à la manœuvre
Nous faisons à tour de rôle nos quarts de veille, RAS, à bord la vie s’installe, le capitaine (Dominique) gère la gestion des fichiers météo, la navigation et routage pour optimiser notre route.
Il est clair que nous allons avoir du boulot pour ne pas tomber dans des zones où il y a moins de vent, pas facile cette histoire, mais c’est le futur qui nous le dira.
Pour la bonne marche du bateau, nous faisons en sorte de porter la voile du temps et de trouver les bon réglages, tout l’équipage y participe, la bonne humeur est au RDV, de même pour les petits déjeuners, déjeuners et diners. Ils sont confectionnés par Mapie après concertation de chacun, ce qui permet de créer un autre lien entre nous.
Je prend un grand plaisir à faire cette traversée de l’atlantique qui est pour moi une première. Hahaha le pied.
3er JOUR
Vendredi 8 mai
BERNARD
Une journée pas comme les autres.
Après mon quart de nuit entre 22h et minuit, je devrais dormir pénard jusqu’au lendemain 6h.
A 5h50 les manœuvres sur le pont me réveillent. Le rayon de soleil matinal par le hublot fait le tour complet de ma cabine. Mal réveillé, je n’y comprends pas grand chose ni les mots d’ordre sur le pont.
‘’T’inquiète, l’écoute est restée coincée à l’empannage du génois’’.
Enfin, on repart avec notre cinquième équipier à qui nous faisons entièrement confiance.
Nom : Pilote,
Prénom: Auto
Surnom : Elliiot
qui s’occupe bien mieux que nous de tenir la route plein Nord et y chercher en vain un peu plus de vent.
Les repas composés de produits frais du départ sont très attendus, et nous en profitons pour raconter nos conneries.
La mienne de ce midi : ‘’Le riz tenta le rat, le rat tenté tenta le riz’’.
A moi les poissons !
Bernard écrit le journal du jour
Ah oui, très important ! Il faut chasser la mouette qui se nourrie des poissons volant autour du bateau, car elle te chie sa digestion sur les voiles, le pont et, pourquoi pas, sur le crâne.
Poisson volant retrouvé dans la bôme
Aujourd’hui sur notre écran, nous verrons la grande goélette Rara Avis faire route un peu plus Est que nous.
Arriverons nous avant elle à Horta ?
Bonne nuit, demain sera une nouvelle journée.
4° JOUR
Samedi 9 mai
DOMI
Aujourd’hui prise de quart de 2 heures à 4 heures du matin, nous sommes au moteur car le vent est presque nul.
Un quart au moteur c’est un peu comme des vacances, la mer est calme le vent faible et pas grand chose à faire.
L’informatique me renseigne sur les conditions mais pas besoin de cette technique pour comprendre que le moteur est la seule solution.
Quelques nuages et des éclairs barrent l’horizon et la lune nous éclaire presque comme en plein jour.
Le radar veille à ma place et je le remercie de me permettre de lire et sommeiller entre chaque tour de contrôle.
Aucun événement durant ce quart et je réveille Bernard pour prendre la suite avec un passage de consignes qui tient en trois mots.
Comme chaque fin de quart j’arrive presque à m’endormir avant de toucher la couchette et c’est après un bon repos que je me réveille sans avoir entendu l’orage qui a lavé et rincé le bateau.
Comme chaque jour le petit déjeuné et le meilleur moyen de commencer la journée et pour ça Mapie et Nico sont de vrais champions.
Encore une traversée redoutable pour la prise de poids.
Je profite de ce calme pour faire travailler l’autre moteur car nous avançons alternativement d’un moteur sur l’autre.
Contrôle mécanique, niveau d’huile des moteurs et du groupe , nettoyage de la cale occupe une partie de la matinée.
Une cible AIS apparaît sur l’écran, cela devient un évènement .
Je suis inquiet car avant hier nous avons doublé une goélette de 38 mètres qui a pris une route différente de la notre et l’équipage me chambre en m’expliquant qu’elle avait choisie une meilleure option.
Soulagement quand apparaît le nom du bateau et l’appel VHF du catamaran qui nous précède pour avoir des nouvelles.
Nous sommes actuellement à 2 milles derrière lui car il navigue uniquement sous spi à 4,5 nœuds en direction des Açores.
L’échange VHF nous permet de prendre RV à Horta pour un apéritif et de mettre l’addition sur celui qui arrivera en dernier.
Nous avons le même routeur et son prochain WP est 3 degrés plus à l’est que nous avec une route beaucoup plus directe.
La pêche est une des activités que l’on peut pratiquer au moteur car à la voile le leurre sort de l’eau et n’a aucune chance de remplir le frigo
Les sargasses nous font régulièrement de fausses joie en déroulant le fil mais nous obligent également à remonter , nettoyer et remettre à l’eau .
Bilan de la journée de gros paquets d’algues et aucun poisson .
Spi envoyé
Bernard aux réglages
Après un repas digne d’un grand resto répartition des quarts et chacun regagne sa cabine à part celui qui démarre la nuit .
Le pain du jour
Les journées en traversée sont plutôt calmes mais passent très vites
5° JOUR
Dimanche 10 mai
MAPIE
6H39 je dors dans le carré (je dors toujours dans le carré durant les longues navigations) lorsque j’entends Domi dire à Nico on va envoyer la GV j’en ai marre de ces moteurs.
Je reste dans mon lit car je me dis qu’ils n’ont pas besoin de moi….
Bernard se réveille et Domi fait tourner le dessal et là…….black out de tout l’informatique. Domi relance l’informatique sauf qu’entre temps nous perdons le pilote automatique et forcément toute la centrale de navigation n’opère pas……Joyeux moment de stress….
Pas grave cela ne nous empêche pas d’établir les voiles : 1 ris dans la GV et paf…..le ris 3 se coince à l’arrière de la baume et plus de jus pour monter la GV avec les winchs électriques….. Dom va vite à l’arrière décoincer la bosse de ris et après quelques balancement de la baume tout rentre dans l’ordre la GV est en place.
Le génois est déroulé.
Nico et Bernard restent aux manœuvres pendant que Domi essaye de trouver la source de la panne.
Domi dans ses recherches….ou est cette P .…. de panne !
Panne trouvée !
Pendant ce temps j’essaye de m’occuper au mieux du moral de mes troupes en proposant….un thé ! Et oui pas de KF pour l’instant car pas d’électricité…J’ai bien sur une cafetière italienne à bord mais le moral des troupes n’est pas à la pause KF ni thé d’ailleurs….
Une odeur de court circuit envahit le bateau Domi saute sur le contacteur de batterie afin de le mettre hors tension ! Grosse frayeur pour le capitaine. Mais il pense avoir trouver la source du problème
Le coupe circuit du 24 volts a fondu !
On ne sait pas pourquoi…… Mais nous gardons dans un sac plastique l’objet de notre frayeur afin de le montrer au chantier Outremer dès notre arrivée à la Grande Motte.
L’électronique est remise en place par Domi ; le pilote revient ainsi que l’informatique ! Inchalah….
On se met à table pour enfin prendre notre petit déjeuner. Il est 9h30.
Notre capitaine décide d’un seul coup d’installer le genaker. Bernard affamé demande à Domi de prendre le petit déjeuner et de faire la manœuvre après….Rigolade du capitaine qui accepte avec joie.
Le vent est capricieux et l’anti cyclone des Acores se déplacent et ne nous facilite pas la navigation.
Nous allons essayés de le contourner mais pour l’instant nous faisons route sur….. le Canada !
Dans toutes ces péripéties nous oublions de préparer le repas… Un tian de légumes. Je prépare vite fait une focacia (grace à la recette rapide et facile de Sebastien de chez Bacchus à Saint Martin) une tapenade maison, un peu de charcuterie et surtout une bonne Caïpirhina
Le repas achevé repos de l’équipage qui part à la sieste pendant que je scrute l’horizon
Le ciel est très couvert et bas….
L’après midi sera occupé par la mise en place du code 0 et différents virements de bord qui contrarient le capitaine….
La nuit va être difficile !
6° JOUR :
NICO
Lundi 11 mai
Le vent est de retour, la pluie et un ciel très gris au dessus de nos têtes, il commence a faire froid est l’humidité se fait très présente
Nous avons navigués une bonne partie de la nuit sous code 0 et trinquette.
J’ai pris mon quart à 23h, le vent monte un peu, Dominique décide d’enroule le code 0 et la trinquette pour naviguer sous génois.
Le bateau file bonne vitesse et bon cap, je finis mon quart à 1h du matin est hop au lit jusqu’à 6h, je me lève et nous prenons le petit déjeuner tous ensemble.
Pour ne pas endommager le code 0 et réduire le fardage nous l’affalons, il pleut, le vent monte encore un peu plus, du vent il va y en avoir….
Prise du Ris numéros 1 avec le vent qui monte et changement de voile d’avant génois pour trinquette, nous naviguons comme cela un certain temps, la mer devient forte un vrai hachoir, le vent ne monte pas plus mais les conditions de mer nous obligent à rouler le génois pour remettre la trinquette … le bateau tape trop dans les vagues, nous nous faisons sérieusement secouer, avec cette allure là …
Comment vous dire ……..Ca cogne dur…Dans l’après-midi nous sommes toujours dans un énorme chaudron bouillonnant, le vent monte sérieusement, oblige de prendre le deuxième Ris dans la GV et de dérouler la trinquette.
Ca bouge beaucoup et les prochaine 12 heures vont être dur ……
7° JOUR :
BERNARD
Mardi 12 mai
Une journée pas comme les autres
Un peu galère cette nuit, sous GV à 2 ris et trinquette le vent passe en arrière et mollit. Pendant mon quart, personne n’a envie de m’aider renvoyer la GV + génois, je comprends mais on se traine, snif !
Au lever du jour, cette fois nous sommes sur l’autoroute ¾ arrière tribord à fond avec GV+Code0 direct vers les Acores. Nous aurons parcouru 263NM. C’est bon et pourvu que ca dure.
Ah, avant d’oublier ! La connerie d’aujourd’hui pendant l’apéro….
Combien de temps met une bouteille en verre pleine à atteindre le fond de l’océan ?
Mapie : euh… ca dépend de la marque et de la profondeur,
Nico : euh…ca dépend de la salinité et du poids de la bouteille,
Dom : euh…ca dépend de la profondeur de la bouteille,
Bernard : euh…la bouteille met deux heures et descend avec le goulot vers le bas, hug j’ai dit.
Bonne nuit, mañana sera un otro dìa.
8° JOUR :
DOMI
Mercredi 13 mai
Dernier quart de la nuit , on a la chance de voir le jour pointé à l’horizon les formes apparaissent et l’on est plus obligé de scruter le radar pour définir notre environnement
L’équipage émerge petit à petit et chacun vient aux nouvelles de la nuit des autres .
Moment de plaisir le petit déjeuner nous regroupe autour de la table et c’est le moment des premiers échanges .
Bonne nouvelle le calcul de nos positions entre hier et aujourd’hui donne une distance parcourue de 263 milles .
Record absolu du bateau battu.
La journée commence bien , cela ne dure pas longtemps car en contrôlant les voiles on s’aperçoit que la chute du gennaker est déchirée sur un mètre cinquante .
Opération réparation avec descente, mise à plat , dérouler pour pouvoir travailler et couture et collage pour être sur que cela tienne.Opération inverse et établissement de la voile et la miracle, ça marche .La réparation est propre et ne déforme pas la voile, c’est repartie pour une moyenne à dix nœuds .
Autre bonne nouvelle….
Nous avions rencontré un catamaran sur la même route il y a quatre jours et après quelques échanges par VHF nous avons constaté que nous utilisions la même société de routage .
Ce matin après en avoir fait la demande nous avons sa position et il est à cent milles derrière nous .
Au cours de nos échanges par VHF il était prévu que le dernier arrivé offrirait l’apéro…….
Nous allons essayé de creuser cette avance pour l’accueillir à la porte du bar .
Les théories sur le jour et l’heure d’arrivée commence à être débattues , le gagnant doit lui aussi inviter les autres au café chez Péter .
Cela va faire beaucoup de bières les premiers jours .
Cet après-midi après contrôle nous venons de passer sous la barre des miles milles avant les Açores, c’est une étape et cela nous permet d’affiner nos prévisions d’arrivée .
9° JOUR :
MAPIE
Jeudi 14 mai
06H00 tout le monde est sur le pont….enfin un peu de soleil !
Après avoir pris un bon petit déjeuner tous ensemble Nico décide de faire le tour du propriétaire afin de contrôler si tout va bien pendant que Domi contrôle le routage
Et boum la réparation effectuée hier sur le genaker est en partie décollée.
Rebelote on descend le genaker…
J’ai une équipe de couturier au top.
Couturière en Chef : Dominique Platet suivie de ses petites mains Nico et Bernard
La journée démarre bien entre rigolades et bêtises
Une fois la réparation effectuée de mains de maitre, je retourne à mes fourneaux préparer une brandade de morue pendant que Bernard règle les voiles.
Domi se moque toujours de moi car il trouve que j’achéte et que je stock beaucoup trop de nourriture….Ce n’est pas faux ☺ ☺ ☺ ☺ Mais il faut dire que les repas sont vraiment des moments de plaisir, d’échange, de convivialité et surtout cela rythme en grande partie nos journée
Dans un bateau il se passe toujours quelque chose….J’ai une fuite sous mon évier
Domi endosse son tablier de plombier et le voilà à la réparation !
Et comme de coutume il réussit ! Au top mon capitaine
L’après midi sera plutôt calme pour l’équipage : entre lecture, discussion, sieste,….
La nuit arrive et le vent forcit ! Domi ne veut pas prendre de ris ni passer sous trinquette il veut avancer……
Je prends le 1° quart de 21H à 23H……
La nuit sera très dur !
Surf assuré……
10° JOUR :
NICO
Vendredi 15 mai
J’aurai du prendre mon quart à 1h du matin, mais je me réveille a 00h00! Ça bouge, ça craque, ça fume dans le sillage !?.
Je me lève, le vent est monté d’un crans 20/25 nds, le bateau fonce les étraves tendues vers les Acores à bonne vitesse.
Bernard est à la manœuvre, tout le monde est debout, pas facile de dormir dans ce vacarme ambiant, j’essai de me recoucher jusqu’à l’heure de mon quart, impossible !
Je sors au poste de barre à l’extérieur, 1h du mat Dom et Bernard analysent les fichiers météo… bon on reste comme ça on avance bien.
Je suis toujours dehors pour mon quart, le pilote auto notre fidèle équipier nous fait des surfs tonitruants 17/18nds (top speed 21,6nds), le bateau crache des gerbes d’écumes et passe d’un gros surf à l’autre.
Mapie sort le tête du carré et me demande inquiète, Nico ça va ?,
Je lui répond, pas de soucis, c’est juste des gros surfs. Le reste de la nuit se passe de la même manière, accélérations, surf, vitesse, vitesse, (le record de milles en 24heures ou pas ???).
Après avoir échangé quelques mots avec Dom, je lui passe le relais 3h du matin.
Réveil 6h, Mapie me fait un bon café , Puff quelle nuit !
7h Dom décide de prendre 1 ris dans la GV, nous faisons la manœuvre sans problèmes, le ciel est gris, la mer assez grosse, le vent pour le moment à notre avantage, il pleut.
J’allais oublié, quel chronos pour nos dernières 24h ?
Tout le monde fait des pronostiques….ahahah…
Nous étions tous certains d’avoir la coupe aujourd’hui, avec les surfs de dingue et une vitesse constante, mais non pas cette fois.
Une vraie chape de plomb au dessus de nos têtes, les grains avancent avec nous, il pleut toujours. Nous attendons une bascule de vent, elle arrive avec des gros grains, nous faisons les changements de voiles sous une pluie battante, nous sommes trempés jusqu’à la moelle, il fait froid…….
Petit soucis avec l’orientation du vent, il ne nous porte pas dans la bonne direction, on revire de bord, soudain plus une once de vent , la décision est prise, remise en route des moteurs, au revoir le record de distance sur 24 heures .
Apres avoir remis de l’ordre sur le bateau, nous passons à table, un repas délicieux préparé par Mapie, juste avant le repas Bernard nous dit un truc trop drôle : « Après cette douche froide et toutes les manœuvres, maintenant il est temps de se pochtronner », excellent Bernard.
Pendant le déjeuner nous repassons plus ou moins en détails notre vie des dernières 12h, nous discutons de choses et d’autres, quand Bernard nous interpelle et nous dit : Pensez vous qu’à force de mettre nos déchets d’orange et autres pelures à la mer, nous allons remplacer les méduses par des fruits et légumes ? Tout le monde éclate de rire.
Je pense qu’il est temps d’arriver à terre, sinon nous allons finir je ne sais ou… vous savez avec cette veste blanche avec la fermeture éclaire dans le dos…
Le reste de la journée se passe à la cool et se finie par un séchage générale de nos vêtements humide du matin grâce à un soleil éclatant qui vient par la même occasion réchauffer nos âmes.
Je ne fais pas du yoga….Je séche au soleil ☺ ☺ ☺
Domi fait le tour du propriétaire….
11° JOUR :
BERNARD
Samedi 16 mai
A 5h je remplace Mapie.
Nous sommes hypnotisés par le premier rayon du soleil levant. En même temps du coté du sillage, un bel arc en ciel devrait exhausser nos vœux: « éteindre les moteurs, hisser les voiles et foncer à 12 nœuds ».
Pas du tout, aujourd’hui le vent est absent mais les moteurs nous chauffent l’eau pour une délicieuse douche et poussent le cata à 6 nœuds, vitesse de la pêche à la traine.
Heureusement, nous ne comptons pas sur les poissons pêchés pour nous nourrir.
Les instruments montrent une vitesse enregistrée à 21.6 nœuds, mais aucun équipier ne prétend l’avoir vécue.
Nous concluons que le cata a du atteindre ce record pendant le quart de Mapie une nuit précédente alors qu’elle jouait une réussite aux cartes. Bravo, le fabriquant du cata pourrait en faire de la pub !
Aujourd’hui, nous profitons du temps libre pour réfléchir sur les méduses voiles et leur façon de naviguer vent de travers.
Et si t’en capturais une pour examiner son plan de voilure et ses appendices sous marine? Tu me prends un peu pour un con, toi !
Elles sont équipées d’appendices tentaculaire urticantes et de toutes façons nous n’avons pas d’épuisette à bord.
Ce sera peut-être plus simple de trouver sur internet….
Ah ! les conneries d’aujourd’hui :
Le chocolat à bord est excellent pour la mémoire. La preuve c’est qu’on se rappelle très bien où il se trouve ☺ ☺
A 3000 mètres, combien de temps met notre bouteille en verre plein d’eau à descendre au fond à la vitesse de 1.5 nœuds/seconde ?
Bonne nuit, tomorrow is another day
12° JOUR :
DOMI
Dimanche 16 mai
Encore un quart de trois heures à cinq heures et toujours ce super moment quand le soleil se lève .
Nous faisons un cap plein est et j’aperçois les premières couleurs pour ensuite voir l’horizon s’éclairer .
Ne pas oublier d’éteindre les feux de navigation mais cela n’a pas trop d’importance énergétique car nous sommes au moteur depuis hier .
La nuit a été super calme , mer plate et pas de vent .
Dans cette situation je consulte les fichiers météo et je calcule dans tout les sens quand le vent va s’établir dans quelle direction et avec quelle force .
Nous avons perdu les informations de la girouette et de l’anémomètre et cela nous oblige à naviguer à l’ancienne .
Pour la force du vent on sent le vent et on regarde la mer et les quelques risées qui commencent à arriver et pour la direction comme sur nos F18 un lien de sac poubelle sur chaque hauban et voilà l’électronique remplacée à moindre frais .
La nuit et la journée d’hier au moteur a permis au dessal de travailler à fond et au chauffe eau de nous servir de l’eau chaude à volonté .
Quel luxe le matin de prendre une douche chaude dans un bateau qui navigue à plat.
Le vent à enfin décidé de nous accompagner , on envoi la GV ainsi que le génnaker et voilà le bateau en trichant un peu sur le cap qui file à huit nœuds .
La bascule de vent ainsi que sont renforcement est en train de se mettre en place .
Heureusement le speedo ainsi que le GPS continuent à fonctionner et nous voilà sur la bonne route entre huit et dix nœuds .
Nouveau calcul de l’arrivée et notre dernière journée de navigation avant Horta se confirme .
Un visiteur sur le pont du bateau !
Le dimanche c’est fête alors Caiphirhina pour les équipiers et Ricard pour le capitaine
Baleine au loin
Ah la pêche ! Les poissons sont en confinement….aussi !
Et voila la seule pêche de notre séjour : des polypes qui voyagent sur les méduses voiliers dit Velala
13° JOUR :
MAPIE
Lundi 17 mai
03H55 je somnole (toujours dans le carré) quand j’entends Domi se lever de la table à carte pour aller sur le pont….Le bateau avance à 15 nœuds sous genak et GV. Le cap est au 90 on fonce droit sur Horta.
Je vois apparaître la tête de Bernard….Ca sent la manœuvre !
En effet, je réveille Nico (nous sommes à 17 nœuds…) et c’est parti !
Nico à la barre il abat légérement afin que l’on déroule le genois puis une fois la manœuvre réalisée on enroule le genak.
Manœuvre réussie tout le monde retourne se coucher et c’est moi qui prends la suite.
Le ciel est magnifique d’un bleu très clair et il est parsemé de nuages rose et violet très clair. C’est dingue comme les couleurs sont éclatantes et lumineuses en mer.
La journée s’annonce merveilleuse
Le jour se lève doucement et POM III avance à vive allure sous genois à 12 nœuds et GV. Nous commençons à apercevoir de nombreux voiliers sur notre écran AIS
Domi est aux anges car nous les passons tous à leur vent à une vitesse moyenne de 12 nœuds.
Hier nous avons réalisés une journée à 246 MN
Nous apercevons la cote de l’ile de Faial, abrupte mais très verte.
Nous sommes face à la presqu’ile de Castelo Branco et avançons tout doucement au moteur afin de se mettre à l’abri de l’ile pour affaler nos voiles
Nous démarrons les moteurs et nous dirigeons lentement dans le port de Horta. Des bateaux sont au mouillage et pas de place à la marina.
Bernie heureux d’arriver à Horta
Depuis le COVID les bateaux ont le droit de mouiller dans la marina mais interdiction de descendre à terre.
Mouillage autorisé mais seulement pour 2 jours.
Cependant nous expliquons à la capitainerie que notre girouette est en panne.
Elle ne nous donne plus les informations suivantes :
Le vent réel
L’angle du vent apparent et l’angle du vent réel
Et la direction du vent
Très gentiment, il nous propose une place de port mais seulement à partir de demain.
Nous aurons donc la possibilité de rester plus de 2 jours
Visite de la Police`
Nous avons la visite d’un bateau commerce. Il nous offre leur service pour nous débarasser de nos poubelles, faire du provisionning
Petit coup d’œil sur l’informatique et nous avons réalisés 2419 MN depuis Sain
Nous avons utilisés les moteurs 91 heures sur cette traversée ce qui représente 3,8 jours
Nous avons tous pris beaucoup de plaisir à naviguer tous les 4 ensemble.
Une dernière étape nous attends
Nous sommes en ligne directe à 1100 MN de Gibraltar ce qui représente environ 4-5 jours de navigation et ensuite 703 MN pour remonter la Méditerranée jusqu’à la Grande Motte soit encore 3-4 jours de navigation aussi.
HORTA
Dernière vérification
Nico on The Top
Il fait trop froid dehors pour faire sécher notre linge😩
La 1° fois, en 1990, on n’avait pas pu faire notre dessin
Cette fois on laisse notre marque de Famille⛵️
Merci Bernie pour ton chef d’oeuvre❤️
La Méditerranée est une mer beaucoup plus alléatoire que l’Atlantique
Alors prochaine étape …….La Grande Motte !
Coucou tout le monde !! Quel plaisir de vous lire et de suivre cette nouvelle aventure
Une traversée bien sportive tout de même 😀 Mon Will devait trépigner à votre départ
Bonne continuation continuez de vous éclater c’est génial 👍🏻👍🏻👍🏻😘
La prochaine fois il sera avec nous Martine il nous manque notre Will
Prenez soin de vous Amitié Mapie & Domi
Ça y est! La boucle est bouclée!! Bravo à tous les 4. Et ravis de vous savoir bientôt en France!!! On vous embrasse fort. Les Moutik!
Hello Moutik
Oui bientôt
On est au Portugal en attendant de pouvoir passer Gibraltar puis direction la GM
On vous voit cet été ?
Bisousssss
Coucou les heureux navigateurs !
Ça fait plaisir de vous voir à bord de ce merveilleux bateau profiter de la mer. Et ces articles détaillés et très illustrés nous permettent d’en profiter pleinement, merci !
Petit à petit on avance vers l’océan, nous venons d’acquérir un nouveau bateau, un peu vieux mais solide. Inutile de vouloir organiser une course entre nous, vous nous battriez très largement… cependant ça nous ferait tellement plaisir de vous y inviter à bord quand nous nous croiserons à nouveau sur la grande bleue !
Au début de l’article vous abordez votre énergie à bord, nous y réfléchissons aussi beaucoup… je serais intéressé de savoir quels sont vos choix. Les batteries lithium font de gros progrès, j’hésite beaucoup à avoir un stockage 48v à bord qui se démocratise beaucoup avec la multiplication des maisons autonomes. Ça me paraît plus adapté que du 12 ou 24 pour obtenir de grosses puissances instantanées en 220 de temps en temps. J’imagine que vous travaillez à diversifier et augmenter la puissance des sources de production. Sur Oleo nous étions très satisfaits de nos panneaux back-contact qui offraient un bon rendement au m² et des amis qui ont investis dans un bon générateur hydro en étaient très satisfaits. Bref, on pourrait en faire un bouquin !
Grosses bises de nous tous, y compris de notre adorable poupon de Tristan !
Hello les cousins
Quel plaisir de vous lire
Venez dans le sud cet été et qn pourra en discuter
Gros bisous à vous tous
Mapie & Domi
Bonjour à tous,
Bravo pour cette traversée !!!
Amicalement
Patrick et Agnés d’Arsouille !
Bonjour la famille Arsouille
J’espère que l’on se verra dans le Sud cet été ?
Amicalement
Mapie & Domi